Quelque peu lent au démarrage, Killswitch Engage a mis du temps à se défaire de l’image de clones de Metallica ou Slayer afin d’affirmer, peu à peu, sa propre identité et de se faire un nom. Depuis sa formation en 1999 sur les cendres de deux groupes, Overcast et Aftershock, la formation metalcore a distillé à travers quelques albums les jalons d’un style puissant et fédérateur, comme les très bons The End of the Heartache en 2004, As Daylight Dies en 2006 et surtout Killswitch Engage II en 2009.
Malgré quelques changements de personnel importants, comme celui du chanteur Howard Jones, remplacé en 2012 par Jesse Leach, Disarm the Descent et Incarnate en 2016 ont complété avec les honneurs une discographie relativement homogène. Toujours sur la brèche, les musiciens sont retournés en studio dès 2017, et si un léger retard fut à déplorer en raison de l’opération aux cordes vocales subie par Jesse Leach, Atonement voit enfin le jour à l’été 2019. Véritable concentré d’énergie étalée sur onze titres, ce nouvel opus réserve notamment deux surprises de taille aux fans du combo américain. La première, c’est le retour en tant qu’invité de Howard Jones, sur l’impeccable « The Signal Fire », et la seconde, c’est celle de Chuck Billy, hurleur de la formation thrash metal Testament, sur l’efficace « The Crownless King ».
Aucune faute de goût n’est à déplorer sur ce qui est probablement l’un des meilleurs albums publiés à ce jour par Killswitch Engage. Dès le morceau d’ouverture, « Unleashed », l’intensité de jeu est au rendez-vous. L’attention portée aux mélodies est particulièrement louable, avec quelques refrains parfaits tout en conservant une lourdeur impressionnante. Des morceaux comme « Ravenous », « Know Your Enemy » ou encore « I Can’t Be the Only One » sont à coup sûr des standards en puissance pour le groupe. Probablement les meilleures compositions livrées par le groupe ces quinze dernières années.
© ©Copyright Music Story Olivier Roubin 2019