Sans conteste l'un des meilleurs groupes garage de ces dernières années, les sorciers détraqués King Gizzard & The Lizard Wizard ont conquis la planète à la force d’une quinzaine d’albums en huit ans et de live explosifs. Stu Mackenzie, Ambrose Kenny-Smith, Lucas Harwood, Cook Craig, Joey Walker, Michael Cavanagh et Eric Moore s’engagent pour l’environnement, sur scène, en studio, partout, tout le temps. Les voici dans une compilation bien choisie de live issus de leur tournée européenne 2019, pour leur dernière sortie Infest The Rats’ Nest, où les Australiens en transe offrent des improvisations à n’en plus finir.
Entre jam jazz sur The River, déferlante d’effets (Wah Wah), le heavy Road Train, le mélancolique Let Me Mend the Past ou le punk débraillé de Hell, les King Gizzard articulent un tout cohérent et linéaire, plutôt qu’une suite de morceaux hétérogène, qui s’enchaîne parfaitement. Un vrai concept narratif qui s’insère dans leur vaste mythologie, dépasse la simple compilation et reprend le nom cryptique du film de John Angus Stewart réalisé pendant le tour : Chunky Shrapnel. Parmi ces 16 pistes ont été glissées Evil, Quarantine et Anamnesis, trois nouvelles réflexions sur le monde actuel, sous forme d’interludes instrumentaux contemplatifs. Le climax arrive en fait en prologue, avec les 19 minutes effrénées et totalement déjantées du psyché-blues très 70's A Brief History of Planet Earth, où Ambrose Kenny Smith défonce son harmonica, quand Mackenzie hurle sur la foule. Une bouffée de sueur fraîche à l’heure de l’étouffement général. © Charlotte Saintoin/Qobuz