Exfiltré des Black Crowes, Rich Robinson avait créé The Magpie Salute avec la complicité de Marc Ford, Sven Pipien, John Hogg, Joe Magistro, et Matt Slocum. Ensemble, ils avaient publié en 2018 l’album High Water I, enregistré au Dark Horse Studio, à Nashville. Au cours des mêmes sessions, plusieurs morceaux avaient été mis de côté et ce sont eux qui constituent ce second volet, sobrement intitulé... High Water II.
Il est ici question de guitares poisseuses, de chœurs débridés, de sections rythmiques martiales et de chant possédé. Plusieurs sessions d’enregistrement supplémentaires ont toutefois été nécessaires pour compléter les pistes déjà enregistrées. Curieusement, c’est au Royaume-Uni, au Rockfield Studios, et juste après leur tournée américaine que ces chantres du blues-rock psychédélique et du rock’n’roll vénéneux typiquement américain se sont retrouvés pour finir le travail. Comportant douze titres, High Water II est absolument jubilatoire du début à la fin. Témoin du plaisir manifeste pris par les musiciens au cœur de ce projet, le titre « In Here » s’appuie sur un piano galvanisé, des guitares inspirées, et surtout des cuivres brillants. D’autres purs moments de rock’n’roll jalonnent ce nouvel album, comme « Sooner or Later » ou « Gimme Something », mais lorsque la bande à Rich Robinson verse dans la ballade musclée, comme sur « You and I », elle est tout aussi performante. Même « Mother Storm », un peu plus molle, se tire d’affaire grâce à son solo de guitare enlevé et son final aérien porté par un piano et une batterie légère.
Si la seconde partie de High Water II est quelque peu décevante par rapport à la première, à l’image de titres un peu plus convenus comme « A Mirror », elle réserve encore de très beaux moments comme la ballade « Lost Boy », sa section rythmique envoûtante, son solo acoustique inspiré et la contribution vocale aussi précieuse qu’inattendue d’Alison Krauss.
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