Avec ce deuxième album, le groupe de l’adolescence violente à force de se perdre (comme on l’écrit dans les tabloïds) continue de peaufiner image, inspiration, et élan vers le sommet. La saveur de ce disque (comme de toutes les premières productions de Kiss), est qu’on est face à un groupe de rock ardent à la perspective de recueillir gloire, fortune, et jeunes filles énamourées. Mais pas (encore) une entreprise.
Dans un répertoire toujours composé de moitié par les deux patrons (Gene Simmons et Paul Stanley), mais où les deux autres (mention spéciale aux soli innervés d’Ace Frehley) se montrent au sommet de leur forme, Kiss fait donc ses gammes sur un rock outrancier, brutal et efficace, florilège d’histoires basiques, contées dans des chansons qui ne le sont pas moins. Et, au milieu d’histoires d’amour (impossible, mort-né, cruel, etc…) convenues, et propres à émouvoir les libidos en bourgeons, se niche (« Goin’ Blind ») la romance non politiquement correcte d’un nonagénaire amouraché d’une adolescente : c’est là que, dans ce conte du revers, de la marge d’une Amérique peu incline à assumer les différences, que Kiss est grand, de toute éternité. Après le très modeste parcours de Hotter Than Hell dans les classements de vente (et même si l’album reste l’un des favoris du fan de la première heure), le groupe comprendra enfin que son salut se situe en un endroit unique : la scène.
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