Auréolée du titre convoité de résidente du temple parisien de la musique électronique, le club Concrete, la DJ et productrice tunisienne Deena Abdelwahed continue de pousser les murs en sortant son premier album Khonnar, sur une maison française de bon goût, InFiné, un label toujours en quête d’aventure qui ne s’est jamais contenté des productions calibrées pour le dancefloor.
Pour l’aventure, on est servi avec ce premier long-format, qui dérive du “côté obscur” (plus ou moins la signification de khonnar). Entre bass music, techno et expérimental, la queer tunisienne cogne simultanément sur plusieurs côtés du cerveau, donnant l’impression de rouler à tout berzingue sous un tunnel mal éclairé en frottant sur les parois, comme sur le palpitant 5/5. Gimmicks détraqués, kicks pas carrés, Deena Abdelwahed manipule les sons mais aussi les sensations. “Je ne laisse rien tranquille, je fais à ma façon.” Surtout qu’elle continue comme ça. © Smaël Bouaici/Qobuz