Cloud Nothings a la nostalgie du rock, du vrai. Celui qui tache, crache dans les oreilles et provoque une hausse de la température corporelle. Last Building Burning réunit une fois de plus Dylan Baldi (chant), TJ Duke (basse), Joe Boyer (guitare) et Jason Gerycz (batterie) pour une séquence hardcore aux mélodies pop/punk. Plus dur, plus authentique et plus sale que leur précédent Life Without Sound, voilà sûrement leur meilleur disque. Baldi a toujours été attiré par une certaine pesanteur et noirceur dans la musique. Dès les premières secondes, le voilà qui aboie sur les guitares frénétiques de On an Edge, une composition qui risque de briser les nuques tant le headbang peut être violent. Au bout du troisième titre In Shame, l’approche tient plus d’une séance de sadomasochisme psychologique que d’un moment cocooning. « They won't remember my name, I'll be alone in my shame », chante-t-il en boucle. Des thématiques comme la finalité et le changement radical sont ici récurrentes et donnent parfois l’impression que Cloud Nothings cherche à se libérer d'une emprise… Last Building Burning est littéralement explosif ! Leur partition déchiquetée ! Leur vision fataliste, authentique ! Enregistré en seulement huit jours et produit par Randall Dunn, ce disque apporte un punch sanglant au rock. Des bourrus talentueux oui, mais qui surprennent aussi par une composition de onze minutes (Dissolution) entraînant une méditation sur des échos désordonnés. Un groupe plus réfléchi qu’il n’y paraît… © Anna Coluthe/Qobuz