Un an seulement après l’album À l’Instinct, le rappeur marseillais Naps est de retour au front avec On Est Fait Pour Ça. Touché par le même syndrome que son « pays » marseillais, Jul, celui d’une prolixité débordante, il diffuse rien de moins qu’un double album, bardé de 40 chansons. La comparaison ne s’arrête évidemment pas là : l’accent chantant, les beats martelés et l’usage de l’autotune participant largement au rapprochement, comme en témoignent les flagrants « Cap Canaveral », « Le Pactole ou le maton » ou « Hashtag ». Pour animer cette foisonnante production et assurer une certaine variété de styles au milieu de tentations flamenca, de moments de trap virulente, en passant par quelques respirations acoustiques comme « Polo Kenzo » et « Ça fait du bien », de nombreux invités ont été appelés en renfort : Lacrim, Rohff, Heuss L’Enfoiré, Sofiane, Soolking, Graya, Raisse, Dika, AM La Scampia, Kalif Hardcore ou encore Mister You. Avec des invités de ce calibre et une propension à simplifier discours et instrumentaux au profit de l’efficacité, aucun doute n’est permis quant au potentiel tubesque de certains titres estivaux comme « On est fait pour ça », « Ninetta », « Selecta », « Carnalita » ou « La Vida » (d’une manière générale, la plupart des titres terminant par « -a ») qui misent sur des ambiances latines et dansantes bienvenues en cette période de l’année. Les allergiques à l’autotune ne devraient pas voir leur cas s’arranger, les autres y trouveront leur compte de rythmes addictifs et de souffre avec des paroles flirtant avec la transgression et l’appât du gain même si Naps s’accorde quelques rares moments d’émotion.
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