Depuis toujours Muse semble porter un grand intérêt aux nouvelles technologies. Interprétant des personnages de plus en plus loufoques et futuristes à travers leurs clips, les Britanniques n’avaient pas donné signe de vie depuis leur disque relativement sombre de 2015, Drones. Après des critiques peu favorables sur leur manque d’inspiration et des créations trop classiques, Muse a pris son temps pour concocter Simulation Theory. Entouré de plusieurs producteurs tels Timbaland, Shellback, Rich Costey et Mike Elizondo, le leader Matt Bellamy a su reprendre du poil de la bête afin de guider les autres membres sur un chemin salvateur. Muse dévoile sur un space-rock un monde virtuel où règnent des synthés cosmiques et des riffs électriques. Chaque note possède son propre design, emprunte parfois des sonorités électro bien plaisantes à Daft Punk et pioche dans l’univers rétro du film culte, Tron. Bellamy reste fidèle à son chant étiré et presque sensuel, un algorithme propre au groupe et perceptible avec Dig Down, un titre électro-gospel qui monte progressivement en puissance. Avec Simulation Theory, Muse prend un véritable tournant et s’exprime sur l’impact du digital dans la musique actuelle. Eux qui jouaient les cow-boys il y a plus de dix ans sur Knights of Cydonia côtoient finalement les cyberdroids avec leur tube The Dark Side. © Anna Coluthe /Qobuz