Avec Luminous, on ne pouvait une fois de plus pas reprocher à The Horrors de se reposer sur ses lauriers. Contrairement à ceux de ses confrères, chaque album du groupe originaire de Southend épatait par ses changements de cap. Avec ce quatrième opus paru en 2014, les Britanniques sortaient de leurs fourneaux un disque homogène malgré tous les styles picorés ça-et-là : du psychédélisme, de la new wave, du shoegaze, du gothique, du krautrock et même de l’electro. Trois ans plus tard, V conserve cet éclectisme en le propulsant sur un terrain plus pop. Car douze ans après sa naissance, The Horrors a faim ! Fini le clair-obscur de l’underground, Faris Badwan et les siens veulent goûter aux stades et au sommet des charts. Mais là où ce cinquième album réussit son pari, c’est dans cette capacité à jouer la carte commerciale tout en gardant son identité. The Horrors ne vend donc pas son âme au diable mais peaufine ses refrains et ses mélodies, arrondit certains angles guitaristiques et muscle le potentiel groovy de sa musique pour accoucher d’un disque évoquant parfois Bowie. Les colleurs d’étiquette parleront d’album de la maturité. Les autres, juste d’un excellent disque de rock parfaitement maîtrisé. © MD/Qobuz