Kill ‘Em All est le premier album de Metallica, et il est la pierre angulaire de ce que l’on nommera peu de temps après le speed metal ou le thrash metal. Avant le 25 juillet 1983, aucun album n’avait montré un tel déferlement d’énergie, de violence et d’extrême, jusqu’à la pochette. Initialement intitulé Metal Up Your Ass (refusé par le label Megaforce), la pochette devait être ornée d’une main tenant solidement une épée et sortant avec véhémence d’une cuvette. Finalement, elle présentera une flaque de sang à côté de laquelle trône un marteau dont une main tente de se saisir. Dans les deux cas, le message est plutôt clair.
L’album s’ouvre avec l’hyper-rapide Hit the Lights, son riff entêtant et son beuglement sauvage, avec un côté presque punk dans l’exécution comme dans le son. Tout est trop rapide, trop fort, comme ce Motorbreath sorti tout droit de l’enfer avec sa batterie acérée comme une lame de rasoir. Le disque contient surtout Seek and Destroy, le premier vrai classique du groupe, comme un hommage aux groupes adorés par Lars Ulrich (batterie) et James Hetfield (guitare/chant), Diamond Head et Saxon. Sous stéroïdes, évidemment. Kill ‘Em All peut aussi remercier le guitariste Dave Mustaine, viré du groupe quelques jours avant l’entrée en studio et remplacé par Kirk Hammett. Le futur leader de Megadeth est en effet le compositeur de quatre titres sur l’album. Une multitude de groupes (Slayer, Exodus, Anthrax pour ne citer qu’eux) emboîteront le pas à Metallica après cette sortie qui allait mener les Four Horsemen au panthéon du metal.© Maxime Archambaud/Qobuz