Depuis 2007, Jean-Marie Machado pilote Danzas, ensemble atypique embarquant le jazz vers divers « ailleurs ». Avec le projet Pictures for Orchestra, qui s’est d’abord promené sur scène, il grave neuf pièces pour orchestre qui soulignent la porosité entre les genres mais surtout la créativité des solistes de son groupe à géométrie variable. « Ce projet part du mot ‘Orchestra’ qui me plaît depuis toujours », explique le pianiste dans les notes de pochette, « et l’idée de pouvoir l’utiliser me motive depuis longtemps. Est venue ensuite la notion de tableaux pour orchestre, en anglais pictures for orchestra. Ces tableaux, je les voulais comme des moments sonores très différents les uns des autres avec une sensation narrative pour chacun d’eux. »
Machado est ici entouré de Cécile Grenier et Séverine Morfin aux violons, Guillaume Martigne au violoncelle, Didier Ithursarry à l’accordéon, Stéphane Guillaume à la flûte, Jean-Charles Richard au saxophone, Elodie Pasquier à la clarinette et François Thuillier au tuba. « Je peux dire que la sensibilité de chaque soliste de l’orchestre Danzas est le point de départ et d’ancrage de chacune des pièces, comme autant de personnages racontés par les compositions. Un opus de sons, de femmes et d’hommes pour une musique qui donne la première place à la poésie et à l’émoi. Quelques respirations en piano solo pour laisser décanter les émotions éprouvées et entendues et pour finir, un encore, similaire au bis d’un concert, pour se séparer sur une note de danse à l’instar du nom de l’orchestre. » Les solistes donc, mais également les compositeurs qui lui sont chers comme Robert Schumann (W.1855) ou Astor Piazzolla (Vuelvo Al Sur). Deux membres d’une vaste famille en or qui symbolise l’identité musicale de Jean-Marie Machado, son jeu comme son écriture, capable d’alterner entre mélancolie et folie, nostalgie et modernité. Un superbe album. © Max Dembo/Qobuz