Le plaisir initié par le premier album d’un nouveau groupe (enfin…le bon premier album) reste celui de la découverte. Un guitariste (James Honeyman-Scott) synthétisant à merveille les acquis brutaux du rock des années cinquante, et les douceurs policées de la British pop, sans jamais donner le sentiment de s’embourber dans la copie servile, une chanteuse (Chrissie Hynde), sexy et ferme comme une maîtresse femme, capable d’alterner dans ses chansons expression outrancière de sa sensualité, et vulnérabilité attendrissante, une section rythmique prête à bouffer la concurrence, des chansons en pont idéal entre l’énergie – désormais révolue – de la punk music, et la fougue cinglante des sixties, Pretenders reste assurément la meilleure chose arrivée au rock mondial de cette année-là.
La reprise du « Stop Your Sobbing » des Kinks pour les racines, « Kid » et « Brass in Pocket » en déflagrations absolues, tout cela est lourd et léger à la fois (le son voulu par le producteur Chris Thomas), comme une caresse violente, et un sacré disque, parfait, d’un cliché de pochette en collection de personnages pour images d’Epinal, à une collection de vignettes, agressives comme le meilleur des Rolling Stones.
Douze chansons, une fille en cuir rouge et mitaines, un chef d’œuvre. Naturellement au sommet des classements britanniques, Pretenders parviendra en neuvième position des charts américains. Quant à « Brass in Pocket » et « Stop Your Sobbing », ce furent des tubes. Quoi d’autre ?
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