Pour qui aime la musique pop, et la musique française, il devient très difficile de ne pas connaître Olivier Marguerit aka O. Parce qu’il a joué avec la moitié des groupes qui comptent au sein de cette scène franco-pop, de Syd Matters à Mina Tindle, de Thousand à Chevalrex ; parce que ses aînés l’adorent ; parce que son premier album solo, Un Torrent La Boue, a reçu les louanges de tous les chroniqueurs de la chose musicale, presse et radio confondues.
O – Olivier Marguerit a sorti le 1er février 2019 son deuxième album, intitulé À TERRE ! Un disque qui sonne comme un nouveau palier dans une carrière qui s’approche à grands pas des sommets, déjà. À terre ouvre le bal et donne le ton : la thématique de la chute, omniprésente dans le disque, le refrain pop, la mélodie qui colle au cerveau, les envolées de saxophone héroïques qui emportent jusqu’à vous décrocher la nuque. Puis, c’est Oiseau de nuit, son piano entêtant, ses popopop, son chant parlé, ses voix féminines qui enveloppent, et l’alcoolisé Tu sais je ne sais plus, dont le final déroule la grâce des grandes chansons d’aujourd’hui. L’alcool est encore au menu de Ce bateau, texte magnifique sur la jalousie, l’ivresse, l’amour, qui vogue sur des rouleaux de caisse claire avec élégance, jusqu’à se jeter dans Avale-moi, véritable vague de sensualité – « Le bateau peut échouer, je suis bien dans tes bras. Ta sève entre en moi ».
A mi-chemin, Les pédales, tube imparable du disque, témoigne d’une belle maîtrise de l’écriture pop moderne. Ping-pong virtuose entre les voix de Marguerit, Mina Tindle, Halo Maud et Emma Broughton, Les pédales est l’un des morceaux les plus intenses de cet album, le seul bâti autour d’un riff de pur rock contemporain. C’est le dernier virage avant que le disque ne se love dans une pop plus aérienne. Soleil Charbon permet de retrouver un certain calme contemplatif. Ensablé, ensuite, avec ses faux airs de balade anglo-saxonne, se transforme en rêverie surréaliste jusqu’à En chute libre, sommet de pop tropicale où s’interpellent les voix de Marguerit et de ses choristes.
Le sommeil des idoles, parenthèse instrumentale, nous guide alors avec délicatesse - et une certaine mélancolie, car oui, c’est bientôt fini – jusqu’à la conclusion de ce voyage à travers les hautes sphères de la pop contemporaine. Enfin D’en haut, morceau miroir de A terre clôt le disque comme il avait commencé.