Avec le luthiste Lukas Henning, Glossa révèle un nouveau talent éblouissant en présentant « Bella incognita », un récital dédié à l’énigmatique compositeur vénitien du XVIe siècle, Marco dall’Aquila ; ce musicien, cité dans de nombreux documents, a jusqu’à présent échappé à toute définition. L’emploi croissant du luth à six cordes a permis une écriture de plus en plus polyphonique ayant un plus grand niveau de difficulté. La tablature, qui représentait cette difficulté au moyen de chiffres ou de lettres, commença à s’employer au début du XVIe siècle. Curieusement, Marco demanda des droits d’auteur (avant la lettre) pour imprimer des tablatures à Venise. Mais apparemment aucune de ses publications n’a survécu et très peu de ses œuvres furent imprimées au long des trois ou quatre décennies suivantes. Dans son essai accompagnant ce nouveau projet, Lukas Henning nous raconte comment la musique de Marco dall’Aquila est parvenue jusqu’à nous et quelle est la relation que ses œuvres – souvent des Ricercari mais aussi un exemple précoce de Fantasia – entretenaient avec les tableaux du Giorgione. Henning, dont la vie d’interprète et de chercheur est garantie par ses études à la Schola Cantorum Basiliensis – entre autres, auprès de l’étoile au firmament des luthistes qu’est Hopkinson Smith – saupoudre ce nouveau recueil d’oeuvres de Marco dall’Aquila avec quelques-unes de ses propres compositions, séduisantes et historiquement informées. © Glossa