À force de considérer Bernstein comme un compositeur de symphonies, de comédies musicales et d’œuvres sacrées, on en oublie qu’il a également écrit un nombre considérable d’œuvres de musique de chambre. Surtout, il est vrai, des pièces pour piano seul dont les Anniversaries sont un pan non négligeable : des miniatures conçues en hommage à ses amis et collègues, au fur et à mesure des anniversaires. On y retrouve Copland, Foss, Monsieur et Madame Koussevitzky, Sondheim, son épouse et sa fille, et bien d’autres personnages moins connus de ce côté de l’Atlantique. Il faut ne pas négliger Touches pour piano solo, de 1981, pièce obligée pour le Concours Van Cliburn. On compte aussi une Sonate pour clarinette et piano, une pour violon et piano, un trio avec piano, quelques autres morceaux divers et variés, dont la grande majorité date de la première maturité du compositeur jusqu’aux années 1950. On s’étonnera des Variations pour violoncelle et flûte à bec, sur une gamme « octotonique », autrement dit l’une des gammes à transposition limitée chères à Messiaen. Autre rareté, la Dance Suite, qui représente presque un testament musical puisqu’elle fut créée quelques mois seulement avant la disparition du génial compositeur-chef d’orchestre. On y retrouve les accents du jazz, voire du music-hall, chers à Bernstein. © SM/Qobuz