Jazzman sous contrat moral avec l’héritage de Coltrane et philosophe validé par une maîtrise avec mention à la Sorbonne, Samy Thibault est l’un des saxophonistes (ténor) et flûtiste (alto) les plus en vue de la scène française. Ces précédents albums : A Feast of Friends (2015), dans lequel il relisait à sa sauce l’univers des Doors, ou Rebirth (2015), où il dialoguait notamment avec le fameux trompettiste israélien Avishai Cohen, ont prouvé son ouverture d’esprit et sa facilité à s’inspirer de cultures multiples. Aujourd’hui, il présente le fruit de son exploration en terres Caraïbes, au cœur de l’or de la pensée créole. Son aventure l’a conduite à Cuba, d’où viennent le percussionniste Inor Sotolongo et le bassiste Felipe Cabrera qui l’accompagnent ou Sindo Garay et Marta Valdes, dont il revisite des compositions, au Venezuela où a fleuri l’éminent Enrique Hidalgo, dont il interprète le Presagio, en passant par Porto Rico qui lui a inspiré Puerto Rican Folk Song ou la Guadeloupe qui a vu naître son batteur Arnaud Dolmen. Ce à quoi s’ajoute une étape au Maroc (Tanger la Negra), un hommage à l’un des premiers rastas Count Ossie (Let Freedom Reign) et une déclaration d’amour à Trinidad (Calypsotopia). Mais Samy Thiébault ne s’est pas non plus comporté en caméléon, il n’a pas oublié sa propre identité : il l’a créolisée, enrichissant sa vision généreuse du monde. © Benjamin MiNiMuM/Qobuz