« Cinq chanteuses lyriques, un quatuor à cordes, nous racontant, dans des réductions de dix minutes, six des plus grandes œuvres et univers musicaux du répertoire lyrique tout en gardant une qualité musicale irréprochable, le projet est ambitieux, surprenant, alléchant », précise la metteuse-en-scène Manon Savary ; « Force est de constater que l’exercice est réalisable, que les œuvres, réduites à leur essence, prennent un nouveau sens, une nouvelle vie, une nouvelle jeunesse. Lisibles, compréhensibles, ludiques, elles deviennent accessibles au plus grand nombre ». Il est vrai que le pari est ambitieux ; les réécritures distribuent les rôles à des voix de femme, y compris ceux habituellement dévolus à des hommes, et les instruments eux-mêmes se voient souvent doublés par les chanteuses (sur des textes plus ou moins tirés de chacun des opéras) y compris dans les ouvertures – celle de la Flûte, sur Pa-Pa-Pa, est un délice. Bien sûr, il se trouvera toujours des puristes pour désapprouver, mais que diable, à l’époque des compositeurs eux-mêmes, on se saisissait du répertoire lyrique pour le tordre dans tous les sens, sous forme de fantaisie instrumentale, d’airs isolés remaniés, d’ensembles divers et variés, pourquoi n’aurait-on plus le droit de le faire de nos jours ? Les cinq chanteuses – les sopranos Flore Philis, Grace Carter et Jazmin Black-Grollemund, les mezzos Marie Menand et Audrey Kessedjian – possèdent bien évidemment toutes les qualités vocales requises pour la scène : tout ceci n’est en rien, musicalement parlant, de la farce. Hormis l’acronyme D.I.V.A. qui n’est pas expliqué, mais dont la petite troupe propose diverses interprétations, dont Déesses Irrésistibles, Vives et Amoureuses, ou encore Dindes Inconséquentes, Vaniteuses et Aigries. © SM/Qobuz