Norma Winstone a trouvé avec le label ECM le refuge rêvé, la tanière idéale, la maison qui lui ressemble… Au sein d’Azimuth, le trio qu’elle formait entre 1977 et 2000 avec le trompettiste Kenny Wheeler et le pianiste John Taylor, son mari, ou bien en solitaire, la Britannique n’a jamais chanté le jazz comme les autres. Ce timbre si singulier, Norma Winstone le propulse ici sur grand écran. Celui du cinéma des Scorsese (Taxi Driver), Godard (Vivre sa vie), Wenders (Lisbonne Story), Jewison (L'Affaire Thomas Crown), Zeffirelli (Roméo et Juliette), De Sica (Hier, aujourd'hui et demain) et quelques autres. Car avec Descansado, qu’elle dédie à ses défunts complices John et Kenny, elle a choisi un répertoire de partitions des compositeurs tels que Bernard Herrmann, Michel Legrand, Ennio Morricone, Nino Rota ou bien encore William Walton.
Sur des arrangements épurés et assez originaux signés du saxophoniste et clarinettiste allemand Klaus Gesing et du pianiste italien Glauco Venier, elle s’approprie totalement ces musiques qu’on n’imaginait guère dans ce contexte de jazz quasi chambriste. Le percussionniste norvégien Helge Andreas Norbakken et le violoncelliste italien Mario Brunello viennent compléter ce casting de gens de goût qui donnent à cette musique un éclairage feutré totalement fascinant. © Marc Zisman/Qobuz