« Pour cet étonnant projet, il fallait réinventer le son que Beethoven pouvait entendre de son tabouret de piano, quand son Broadwood était équipé d'un système — mis au point par Stein en 1820 — pour amplifier mécaniquement sa sonorité. Et pallier plus ou moins les effets de sa surdité croissante. Il ne subsiste aucun dessin, aucune description, de ce qui semble avoir été un immense cornet acoustique [...] il entendait davantage le son direct des cordes et de la table d'harmonie que celui renvoyé par l'acoustique de la salle. [...] Après de multiples prototypes, l'équipe qui a produit ce "Inside The Hearing Machine" a pu enregistrer Tom Beghin, initiateur du projet. Ce qu'on entend est splendide : il faut imaginer un clavicorde qui aurait de la puissance, tout en gardant un son de bois et de peau, sans une once de métal, sans réverbération. Un son qui meurt aussi vite qu'il naît, mais d'une subtilité, d'une ductibilité dans la conduite de nuances magnifiques... [...] Tom Beghin profite de cet univers sonore inouï, qui le pousse vers des régions inusitées dans les dernières sonates de Beethoven [...] c'est aussi surprenant que convaincant [...] » (Diapason, janvier 2018 / Alain Lompech)