Terrains de prédilection du jazz, la relecture et la reprise sont au cœur de ce douzième album de The Bad Plus. Et comme à l’accoutumée avec le pianiste Ethan Iverson, le contrebassiste Reid Anderson et le batteur David King, la sélection des pièces est d’un éclectisme on ne peut plus choc. It’s Hard réunit ainsi des chansons de Johnny Cash, Prince, Cyndi Lauper, Peter Gabriel mais aussi des Yeah Yeah Yeah, TV On The Radio et même Kraftwerk ! Un disque qui sonne donc comme un retour aux sources après de récents albums essentiellement construits autour de compositions originales. Mais que la matière soit d’eux ou d’un autre, les trois Américains se l’approprient en un claquement de doigt. Leur complicité qui n’est plus à démontrer atteint même ici de vrais sommets. Quelques pointes d’humour par-ci (jouissif sur le mythique I Walk The Line de Johnny Cash), des embardées furibardes par-là (le Maps des Yeah Yeah Yeah ouvre le disque sur les chapeaux de roues) et des improvisations toujours hautement inspirées (superbe travail sur le minimaliste The Robots de Kraftwerk), The Bad Plus confirme sa belle singularité au pays des trios à l’uppercut (Esbjörn Svensson Trio, Neil Cowley Trio, etc.) et réussit surtout à se renouveler. © MD/Qobuz