Neuvième volume de l’intégrale de l’œuvre pour piano de Schumann sous les doigts magiques de Florian Uhlig. Et quand on dit « intégrale », on ne mâche pas ses mots, car le pianiste va vraiment chercher tout ce qui n’est pas enregistré d’habitude, voire des premières discographiques (oui ! Schumann !) dans le cas de variantes oubliées ou négligées. On se souvient (ou pas) qu’en 1838 – deux ans avant de l’épouser donc – Schumann avait écrit pour Clara « une trentaine de mignonnes choses » desquelles il en avait extrait douze sous le titre de Scènes d’enfants. Quid des autres ? Quelques-unes ont été intégrées ultérieurement dans les Bunte Blätter ou les Albumblätter, d’autres sont restées dans les tiroirs : Uhlig est allé retrouver ces pièces et les a rajoutées après les Scènes d’enfants au titre de « pièces qui auraient pu appartenir aux Scènes d’enfants, car en vérité il se peut que Schumann ait hésité de-ci, de-là, pour assembler son recueil à partir de la trentaine en question. Suivent les merveilleuses Novelettes écrites à la même époque, au début de l’année 1838, l’un des sommets de l’imagination schumannienne. Le pianiste allemand Florian Uhlig (* 1974) peut s’enorgueillir, avec cette intégrale qui se poursuivra jusqu’à compter quinze volumes, d’avoir ouvert mille portes sur ce répertoire dont, curieusement, une bonne partie est négligée par les collègues. Et quand vous aurez apprécié ces superbes interprétations, vous pourrez également retrouver son intégrale Ravel, son interprétations des concertos de Françaix, Ravel, Poulenc ou Penderecki, et tant d’autres : un pianiste discret – anti-bling-bling, en vérité –, certes, mais génial et incontournable. © SM/Qobuz