Et qu’est-ce donc, demanderez-vous fort justement, qu’une « brunette », hormis ce que l’on soupçonne déjà ? Rien de plus qu’une brunette, une petite dame aux cheveux bruns… mais par effet de métonymie, les paroles d’une célèbre chanson de l’époque Le beau berger Tircis (« Ah ! Petite brunette, tu me fais mourir ») ont donné leur nom à des pièces musicales vaguement inspirées de ces thèmes arcadiens. Les Brunettes anciennes et modernes appropriées à la flûte de Michel Pignolet de Montéclair datent de 1695, les Suites de Pierre Philidor de 1717 ; quant aux deux flûtistes qui nous permettent de découvrir ces adorables duos pour flûtes traversière, la Québécoise Marie-Céline Labbé et l’Autrichienne Marion Treupel-Franck, toutes deux disciples à divers moments de Bartold Kuijken, elles jouent ici des copies modernes d’instruments de Jean-Hyacinthe Rottembourg dont les originaux datent des années 1730. Des sonorités tendres et émouvantes pour une musique qui nous ramène dans cette France royale du début du XVIIIe siècle, férue de pastorales, de bergers et de bergères… © SM/Qobuz