Le monde de l'antiquité nous fascine depuis toujours. Aujourd'hui encore, les histoires de dieux, de déesses, de créatures mythologiques et de mortels continuent d’exciter notre imagination. C'est à nous de décider si nous les considérons comme une tentative d'expliquer l'incompréhensible, comme des symboles de nos vies, ou simplement comme du matériel narratif passionnant. Cet enregistrement de « musique à programme » rassemble des œuvres qui chacune raconte une histoire inspirée de ce monde des mythes.
La variété de sons que l'on peut tirer du magnifique clavecin de Pascal Taskin de 1787 conservé au Musée des Arts et Métiers de Hambourg correspond à celle du théâtre de figurines mythologiques représenté ici. Les formes, la structure musicale et le style narratif sont tout aussi variés. On y trouve tout un éventail de pièces, de celles qui ressemblent à des paysages aux miniatures de scènes d'opéra dramatiques.
L'éventail des compositeurs s'étend depuis les débuts du clavecin français jusqu'à son chant du cygne : des transcriptions de D’Anglebert d’opéras de Jean-Baptiste Lully, ce dernier considéré comme étant « l'inventeur » de la musique baroque française, en passant par le chanteur, compositeur d'opéra et virtuose du clavier Pancrace Royer jusqu’aux grands maîtres du clavecin tels que François Couperin, Jean-Philippe Rameau, ou Jacques Duphly. La musique de ce dernier représente l'apogée finale de ce répertoire avant la césure brutale provoquée par la Révolution française - sa mort au lendemain de la prise de la Bastille symbolise tragiquement la déchéance du clavecin, perçu alors comme un symbole de l’Ancien Régime.
[…] Les instruments historiques émeuvent avec leur sonorité particulière et leur aura presque mythique. Le clavecin Taskin de Hambourg en est un exemple incroyablement beau et coloré, un instrument unique à tous égards, qui m'a beaucoup apporté en tant qu’interprète. Si vous décidez d'enregistrer sur un tel instrument, vous acceptez volontiers ses petites imperfections techniques et mécaniques. © Anne Marie Dragosits/L'Encelade