Nombreuses sont chez Bach les cantates dans lesquelles le compositeur appelle de ses vœux « l’heure désirée », celle de sa réunion avec le Créateur et Son Fils. Ce sont là parmi les exemples les plus touchants de « peinture musicale », dans lesquels il figure là l’heure attendue avec des artifices sonores évoquant le tic-tac ou la sonnerie de l’horloge. Ainsi le chœur d’ouverture de la Cantate BWV 27 qui ouvre cet enregistrement de l’ensemble baroque belge Il Gardinello du hautboïste Marcel Ponseele ; mais Bach n’est pas le seul musicien faisant appel à cette figuration, ainsi que l’on peut le remarquer dans la cantate Schlage doch, gewünschte Stunde, longtemps attribuée à Bach (sous le numéro de BWV 53, désormais abandonné) mais en réalité l’œuvre – tout à fait splendide au demeurant – de Georg Melchior Hoffmann, successeur de Telemann au Collegium Musicum de Leipzig. Hoffmann intègre carrément un clocheton dans sa partition ! De son côté, Telemann fait appel aux pizzicatos pour évoquer la divine fuite du temps dans la merveilleuse Aria « Brecht, ihr müden Augenlider », ainsi que d’ailleurs dans le chœur final, de sa cantate Su aber, Daniel. De bien émouvantes œuvres que voilà. © SM/Qobuz