Le compositeur géorgien Vaja Azarashvili appartient à cette génération de compositeurs soviétiques dont le pouvoir central mettait en avant les valeurs intrinsèques d’une part, mais aussi l’appartenance à une mouvance ethnico-nationale d’une part, au même titre que Khatchaturian représentait l’Arménie par exemple. Mais Azarashvili est bien plus qu’un folkloriste à la sauce classique ! Comme beaucoup de ses contemporains, il accepta l’influence de Prokofiev et, dans une moindre mesure, de Chostakovitch ; mais aussi celles, bien plus fines, de Bartók et Martinů dans leur invention d’un folklore imaginaire, dont seules les tournures harmoniques et mélodiques pourraient appartenir à un fonds populaire alors que tout est entièrement personnel. Stylistiquement, le langage d’Azarashvili emprunte au néoclassicisme et au romantisme tardif, avec un net apport de l’entre-deux-guerres français, dans la clarté du propos. Tout au long de sa carrière, il a écrit de nombreuses œuvres pour le violoncelle, plus particulièrement à l’adresse de son ami, le fameux violoncelliste Eldar Issakadze, du Concerto de 1969 jusqu’à la Sonate pour violoncelle seul de 2005. Voici un bel éventail de ces œuvres pour violoncelle et piano, sous les doigts d’Alexander Suleiman qu’accompagne au piano Irma Issakadze – la propre fille du dédicataire de la majorité des œuvres. © SM/Qobuz